L’abbaye

Il faut parvenir jusqu’à Lavaudieu niché au creux d’une vallée paisible, flâner quelques instants le long des rives de la Senouire avant même de franchir le porche qui conduit aux ruelles tortueuses du village, pour comprendre les raisons qui ont conduit Robert de Turlande, fondateur de l’abbaye de La Chaise-Dieu, à choisir ce site magnifique pour installer un petit prieuré de moniales au XIème siècle.

Ce prieuré qui suit la règle de Saint-Benoît se développe peu à peu sur cette terre qui s’appelait au départ Saint André de Comps puis Vallis Dei et enfin Lavaudieu. Au début du XVIIIème siècle, le prieuré est élevé au rang d’abbaye. Mais le monastère connaît de graves difficultés financières et quand arrive la Révolution, il n’y a plus que treize religieuses. Elles sont chassées, les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux, la flèche du clocher abattue.

Malgré les vicissitudes de l’Histoire, c’est un ensemble abbatial d’une rare qualité qui est parvenu jusqu’à nous :

L’église Saint-André

L’église Saint-André et son étonnant clocher octogonal tronqué, sa nef ornée de belles peintures murales du XIVème siècle dont la célèbre Mort noire … pour ne citer qu’une petite partie des trésors qu’elle recèle.

Le cloître roman

Le cloître roman, véritable « jardin paradis ouvert vers le ciel », le seul d’Auvergne à avoir échappé à la destruction, avec ses colonnettes simples ou jumelées aux chapiteaux historiés, figurés ou plus simplement ornés de feuillages et d’entrelacs.

Le réfectoire

Le réfectoire où l’on ne peut qu’être subjugué par la magnifique fresque du XIIème siècle d’influence byzantine représentant, dans sa partie supérieure, le Christ en majesté entouré des symboles des quatre évangélistes et, dans sa partie inférieure, la Vierge en majesté également avec de chaque côté le collège des 12 apôtres.

Grâce à une généreuse donation, l’Association des Amis de Lavaudieu présente un Christ roman en bois polychrome, œuvre d’une grande délicatesse vraisemblablement de la fin du XIIème siècle, ainsi qu’un mobilier très intéressant : une table de communauté, un arche-banc et une statue vraisemblablement de Saint Robert, entre autres.

La demeure de l’abbesse

Grande bâtisse aux volets blancs attenante au cloître et donnant sur la place du village, propriété privée depuis fort longtemps.

Les jardins

Les jardins permettent de s’approprier aisément un tournant important dans l’histoire de l’abbaye, période durant laquelle les moniales passent de la clôture la plus stricte à une vie monacale un peu moins sévère. A partir du XVIème siècle, elles quittent leur cellule pour occuper des maisons confortables et équipées de loggia, de jardinet. Ces dames chanoinesses peuvent y accueillir leur famille et, noblesse oblige, elles ont des serviteurs. Il nous reste aujourd’hui les vestiges de ces maisons mais ces jardins présentent un autre intérêt : celui de pouvoir contempler la beauté de ce fond de vallée, riant, tout à fait propice à la méditation et la contemplation. Il serait dommage de ne pas s’imprégner du spectacle qu’offre le cours paisible de la Senouire (Sinus d’or), cette petite rivière qui prend sa source à La Chaise-Dieu, créant s’il en fallait un lien supplémentaire, naturel avec l’Abbaye-mère.

Visiteurs, cette présentation succincte est une simple « mise en bouche » ! Nous vous invitons à entrer de plain-pied dans l’histoire de Lavaudieu. Les visites commentées et les documents mis à disposition par les guides de l’Association Vallis Dei vous y aideront. Mais il faudra passer également par un cheminement personnel en vous accordant du temps. Le temps de laisser votre imagination vagabonder, le temps de mettre vos pas dans les pas des moniales, le temps de deviner leur présence au détour d’une allée, le temps d’écouter le silence auquel elles aspiraient. En quittant l’abbaye, il vous faudra encore flâner dans les rues du village à la découverte de ses petites maisons de paysans-vignerons et de son patrimoine vernaculaire.

C’est un saut dans le passé, dans cette histoire commune que nous vous proposons et ce voyage demande une pause dans le rythme souvent effréné qui est le nôtre. Offrez-vous cette parenthèse, goûtez, savourez l’ambiance de ce lieu si particulier dont la douce harmonie invite à la quiétude et à la méditation.

 

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